Marmotte 2014: analyse de course et Profil de puissance du 1er et 2 ème.

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Salut à tous,

Le 05 juillet 2014 c’est déroulé la Marmotte sur son
parcours habituel de 175 km et 4900 mD+.
Le parcours !
 Le vainqueur P.Pouly a fait un compte
rendu sur son blog en donnant les puissances et watts/kg  issu de son SRM sur chaque col.  Possédant également le fichier SRM
du 2 ème de cette année,  Loic Ruffaut
que j’oriente et conseille maintenant  en
vue de la Haute  Route, il me semblait
intéressant de décrypter et comparer la performance de ces 2 athlètes sur ce
monument cyclosportif ! Loic a 21 ans et pèse 62.5 kg. Il possède une PMA
de 465 watts sur 5 min et a réalisé un cp20 min de 373 watts. Cela nous fait respectivement
7.44 et 6 w/kg sur 5 et 20 min. A 37 ans, Je ne connais pas le profil de
puissance exacte de Peter Pouly mais j’ai son fichier de l’alpe d’huez sur le
CLM de la Haute route 2012 où il avait fait 42 min et 360 watts. Faisant 60 kg,
il a donc une puissance au seuil 42 min proche de 6 w/kg et cela après
plusieurs jours de Haute route en enchaînant KM et D+! Il m’a confirmé qu’il avait fait un test CP20 min @405 watts / 6.75 w/kg après 1 heure à 350 watts juste avant la Marmotte ! Il n’a pas refait de test 5 min depuis un moment mais on peut largement pensé qu’il est aussi vers 465/470 watts. Niveau pro puisqu’il avait fait un test VO max à 88 ( JC Peraud:  87)  !
P.Pouly CLM Haute route 2012, Alpe d’huez, 42 min @6 w/kg
 Nous allons donc voir à travers la Marmotte qu’avec une PMA identique pour les 2 coureurs, le résultat final peut être très différent. Concernant le
déroulement de la course et pour simplifier, ils se sont accompagnés jusqu’au
pied de l’Alpe d’huez, ils ont donc franchis tous les cols avec le même chrono
même si dans les montées chacun a mis quelques attaques pour  tester et écrémer le groupe de tête. 
  Les 21.8 km du Glandon sont montés en 1h03
min soit 288 w/4.8w/kg pour Peter et 295 w pour 4.7 w/kg. Les 2 capteurs SRM
semblent donc calibrés et mesurer  la
performance de façon identique à 0.1 w/kg prêt. 
C’est donc une montée réalisé vers 65 % de PMA pour Loic soit une zone
de confort relatif entre I2 et I3 (début d’essoufflement).  Pour Peter avec une FC de 147 puls pour 188
puls max, on est carrément en endurance I2 ! Pour le Télégraphe le rythme
s’accélère un peu avec une vingtaine de minute vers 330 watts pour Loic.  Cela représente un effort de type tempo +, I3
+,  mais pas de zone rouge avec encore de
la marge donc, un effort tenable 1h15 à 1h30 en continue pour situer. Ensuite
le tempo se ralenti pour finir le télégraphe en endurance pour le groupe de
tête et faisant une moyenne de 38 min@5 w/kg pour les 2 coureurs.  Le début du Galibier est monté en endurance
vers 270w puis Loic et Peter accélèrent le rythme à partir de plan Lachat pour
faire le trou avec le restant des poursuivants. 7 min@340w /5.5w/kg à plus de
2000m d’altitude, cela n’est pas rien ! Peter est facile et continue son
effort, l’altitude ne semble pas l’handicaper 
tandis que Loic préfère gérer  et
se retrouve avec  Fred Glorieux, le
dernier a avoir pu suivre ! Cette fois le ressenti passe à I4 pour Loic
car avec l’altitude, il a perdu un peu de VO2max  et donc le même effort vers 330/340 w est plus
difficile. Peter a plus de marge et est certainement moins sensible à l’altitude. 
Le trio de tête dans le Galibier
La route est encore longue avec la descente interminable entre le Lautaret et
le pied de l’Alpe d’huez. Peter le sait bien et il préfère relâcher également
son effort, attendre les 2 hommes  et
finir tempo le Galibier. Les 14.9km depuis la sortie de Valloire sont avalés à
4.7/4.9 w/kg proche 300w donc. La Fc moy 
de Peter est  de 155 puls cette
fois, il y a une petite dérive depuis le Glandon et c’est bien normal entre la
durée et la dénivelé des cols déjà fait. Cela reste une zone encore acceptable,
le ressenti est I3, pas de zone rouge jusque là pour lui. Les 3 hommes arrivent
ensemble au pied de l’alpe et c’est ici que Peter attaque vraiment pour faire
la différence. Il décide même d’enclencher un interval pour essayer de battre
son chrono de la Haute Route, c’est dire la réserve de puissance qu’il a !
 9 min @375w ou 6.25wkg pour faire
ensuite  15 min @360w et 6w/kg personne
ne peut suivre. Loic tente de limiter la casse avec 14 min @ 330w 5.3w/kg mais il
voit bien qu’il ne pourra rien faire. On comprend mieux pourquoi  Peter est intouchable avec l’analyse de la
puissance car il a pratiquement 1w/kg de plus à ce moment là de la course!
Loic finit par monter tempo le restant de l’alpe vers 300w. Le trou étant fait
avec le troisième, il gère surtout qu’il sait que le lendemain il va faire une
autre cyclo ! De son coté Peter coupe aussi son effort après 15 min quand
on lui dit qu’il a déjà 3 min d’avance sur Loic et course gagnée !
La course de Loic. Bug sur le final de l’alpe, il n’a pas finit à 50 w !
 Pour
arriver à une telle performance Peter possède une grosse PMA évidemment mais
également des seuils  ventilatoires très élevés.
Il peut donc économiser son glycogène musculaire jusqu’à un très haut niveau de
puissance, certainement 5 w/kg,  voilà
pourquoi il peut faire un final aussi fort. Loic possède la même PMA mais il n’a
pas assez poussé ses seuils vers le haut. Pour s’en convaincre il suffit de
voir qu’il exploite seulement 80 % de sa PMA au seuil 20 min. On doit pouvoir
en exploiter pratiquement 87/90 % avec un seuil 2 bien haut. Si celui-ci avait
été placé à ce niveau et en supposant que SV1 ait suivi,  nul doute qu’avec une réserve de 35 watts , soit
une zone d’intensité pratiquement si on raisonne en Echelle ESIE, il aurait pu
faire jeu égal à la fin . Il est encore jeune, c’est déjà une belle performance !
Le lendemain il remportait la cyclo JPP sur 135 km et 3500 md+preuve qu’il
a de bonne capacité de récupération  et qu’il
ne s’est pas non plus détruit sur la Marmotte ! 

8 Comments

  1. Anonyme dit :

    Merci Alban pour ton analyse très intéressante. Pour repousser les seuils vers le haut, comment orientes tu ce travail ? 2-3 Séries de 20-30' au cours d'une même sortie au seuil SV2, une seule fois 30' ou séries plus courtes mais plus nombreuse à SV2 ….? Merci Eric

  2. Joakim Rossi dit :

    Super C.R, loin du compte pour moi…

    J.R

  3. Dans l'ordre pour les seuils, au niveau de la prépa, quand on travaille l'endurance, le foncier jusqu'a la limite I2/I3 on va principalement agir sur SV1 et donc retarder l'utilisation du glycogène au profit des graisses. Le travail long à SV2 est très lourd physiquement et mentalement, on l'aborde en prépa finale. On essaye même de l'éviter dans les modèle actuel. On s'aperçoit que du travail plus court ( des blocs de 8 min par ex) et au dessus de 85 % de PMA laissent moins de traces et s'assimile mieux si on polarise son entrainement. Encore faut il avoir suffisamment de dispo pour faire le volume nécessaire autour de ça…L'autre alternative pour ceux qui n'ont pas trop de dispo est de bosser en mode SST, zone réduite vers 90 % de FTP qui agit sur les SV1 et SV2, c'est logique puisqu'au ressenti on est entre les 2. Une zone tempo ni zone rouge ni endurance…des blocs de 20 mins sont envisageables sans laisser trop de traces.Bref encore une fois c'est à individualiser en fonction des dispos, paramètres de chacun, foncier, taux d'exploitation SV1, SV2 PMA….

  4. Rodolphe dit :

    Sûr que si Peter commence à brûler le glycogène à partir de 5 W/kg… ça laisse une sacrée marge !
    Ça explique aussi la perte de poids importante à long terme (-5 kg, soit presque 8 % de 65 kg), s'il s'entraîne la majeure partie du temps en-dessous de ce seuil (autrement dit en lipolyse).
    Au passage je pense que Loïc s'entraîne un peu de la même manière, avec de l'intensité un peu plus fréquemment… comme tu dis ça impose une disponibilité presque permanente pour les heures de selle ET la récupération (qui devient fondamentale dans ce type de planification).

  5. oui voilà pourquoi il peut envisager de claquer un temps dans l'alpe, tel un pro qui monterait ça a bloc en fin d'étape…tout simplement parce qu'il était en endurance jusque là…intouchable….

  6. Rodolphe dit :

    Et oui, tout s'explique… le stock de glycogène est quasiment intact 🙂
    En y réfléchissant le schéma de course pour la gagne est souvent similaire en montagne : on suit tant qu'on peut les meilleurs qui restent < i3 pour la plupart, et quand ils accélèrent à i4… ben on saute.

  7. Anonyme dit :

    6.75w sur 20min, impossible… il serait plus fort que froome!! par contre 380w/62kg la je penses qu on est dans le vrai.( ce qui est déjà une grosse perf )

  8. Peter Pouly a une des meilleure VO2max du monde…et 6.75 w/kg c'est tout à fait possible en cyclisme sur 20 min en test seul quand on a 87 de VO2max .. Il est vrai qu'après une heure à 350 w c'est plus rare et j'aurai bien aimé voir son fichier! 🙂

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